Visuel principal
Les séquences 4 et 5

COLLECTER EN PROVENCE AUJOURD'HUI

Chapeau
Pour compléter et développer ses collections, le Museon Arlaten fait face à de nouveaux enjeux : explorer concrètement la façon dont les traditions s’expriment aujourd’hui et en recueillir les traces. Le patrimoine du 21e siècle est parfois immatériel et le recueil des mémoires permet d'explorer les images mentales que nous nous forgeons de notre territoire.
Corps

À partir de 1991, Dominique Serena-Allier devient directrice du Museon Arlaten et réoriente les acquisitions, selon deux axes complémentaires. Le premier concerne l’enrichissement des collections ethnographiques existantes. Le second aborde la société provençale contemporaine, à partir d’enquêtes menées par le musée auprès des populations. C’est alors l’occasion de recueillir des mémoires, de traduire en objets et en images des représentations mentales du territoire et des traditions, d’explorer concrètement la façon dont les traditions s’expriment aujourd’hui au travers de fêtes et rites parfois nouveaux, parfois renouvelés, parfois réactivés.

La cigale symbole omniprésent mais au design changeant au fil des décennies
La cigale symbole omniprésent mais au design changeant au fil des décennies. Photo Museon Arlaten, musée de Provence
La cigale symbole omniprésent mais au design changeant au fil des décennies. Photo Museon Arlaten, musée de Provence
Un fragment de la vitrine traitant des travailleurs grecs de Salin, dans le Temps 5 de l'exposition
Un fragment de la vitrine traitant des travailleurs grecs de Salin, dans le Temps 5 de l'exposition permanente © Sébastien Normand, CD13 - Coll. Museon Arlaten - Musée de Provence
Un fragment de la vitrine traitant des travailleurs grecs de Salin, dans le Temps 5 de l'exposition permanente © Sébastien Normand, CD13 - Coll. Museon Arlaten - Musée de Provence

Le patrimoine immatériel

Les collections du Museon Arlaten sont constituées d’objets témoins de pratiques sociales et collectives, que l’on appelle le patrimoine immatériel. Certains fonds sont considérés comme des références, tel que celui relatif au costume du 18e siècle, qui mêle garde-robes aristocratiques, bourgeoises et populaires et objets iconographiques (dessins, tableaux, aquarelles) qui éclairent sur le port et la datation des différentes pièces. D’autres fonds se distinguent, comme celui du patrimoine littéraire provençal, qui permet de comprendre l’univers intellectuel et historique de son fondateur, des conservateurs successifs, des chercheurs et des érudits qui ont gravité autour du musée.

Aujourd’hui, grâce aux formats numériques, les collections s’enrichissent également de films et d’enregistrements sonores, signant l’entrée au musée des pratiques de la Provence contemporaine : le patrimoine culturel immatériel trouve sa place dans les collections.

 

A la recherche d'une Provence en mouvement

Le territoire de référence du Museon Arlaten guide également les choix d’acquisition. Le Museon Arlaten, arlésien de son nom, embrasse pourtant depuis l’origine un vaste espace, plus imaginaire et mental qu’administratif ou géographique : la Provence. Celle-ci épouse certaines lignes du Département des Bouches-du-Rhône mais elle se traduit au musée par des objets parfois venus de loin mais en usage ici (les textiles venus d’Orient), d’objets quasi-endémiques (le costume arlésien, les rites et fêtes de la Tarasque à Tarascon), d’objets sans cesse en mouvement entre plusieurs territoires (les objets associés à la transhumance des moutons entre Crau et Alpes), d’objets à la croisée de cultures et de transmissions élargies (instruments de musique, objets religieux, objets de croyances populaires, objets domestiques…), d’objets de souvenir, d’appartenances et d’origines diverses (les ouvriers saliniers venus de Grèce, les ouvriers Indochinois venue d’Asie pour la culture du riz, les populations gitanes catalanes ou andalouses installées en Provence…). Les collections du Museon Arlaten sont le reflet des mouvements  d’une société, dans tous ses élans, dans toutes ses composantes.

Dès l’origine, Frédéric Mistral, conscient de la portée de son projet muséographique, confie la propriété des collections du Museon Arlaten au Département des Bouches-du-Rhône.

Les inondés de 2003 : un exemple de collecte des mémoires

Arles : la mémoire des inondés de 2003