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La Salle du costume 19e

LE MUSÉE DES ANNÉES 40. LE FOLKLORE ET L'IDENTITÉ EN QUESTION.

Chapeau
Si le Museon Arlaten perd de son souffle après la disparition de Frédéric Mistral (1914), la science folklorique connaît dans les années 20-30 d’importantes évolutions. Un nouveau mode d’exposition voit notamment le jour, à visée plus pédagogique. L’arrivée au musée, en 1934, du conservateur Fernand Benoit va permettre la mise en application de ces nouvelles méthodes.
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Une vitrine de la Salle des costumes 18e. Avec notamment les fameux droulets
Une vitrine de la Salle des costumes 18e. Avec notamment les fameux droulets. Cd13 - Coll. Museon Arlaten © Sébastien Normand
Une vitrine de la Salle des costumes 18e. Avec notamment les fameux droulets. Cd13 - Coll. Museon Arlaten © Sébastien Normand

L’ambiance muséographique change donc ici nettement par rapport au « Temps 2 ». Dans un effort didactique de simplification, Fernand Benoit organise une chronologie des évolutions vestimentaires régionales du 18e au 20e siècles. Il retrace toute l’histoire du costume régional mais renforce aussi la valeur de symbole identitaire de celui-ci. Sous le régime de Vichy, le musée est impliqué dans la propagande au service de la politique culturelle « nationale », qui prend appui sur les musées régionaux pour faire l’apologie des valeurs rurales traditionnelles.

Ce Temps 3 réunit quatre salles, trois dédiées au costume (18e, 19e, 20e), une dernière au mobilier.

 

LE COSTUME AU 18E DANS LE PAYS D’ARLES

A cette époque les notables arlésiens se créent des usages vestimentaires locaux, mais largement inspirés par la mode de Paris, dite « à la française » : ajustement des formes et des motifs, usages de textiles provenant d’Orient ou s’en inspirant, richesse des tissus et soieries. Ce costume témoigne d’une identité régionale et s’incarne dans le droulet, pièce originale portée au-dessus du corps à baleines. Sans col, à manches trois-quarts, il se partage dans le dos en plusieurs pans flottant jusqu’au bas de la jupe. Vous pouvez en voir plusieurs dans le diorama de l’Atelier des Couturières, réalisé par Fernand Benoit d’après le tableau d’Antoine Raspal « l’atelier de couture » aujourd’hui conservé au musée Réattu. 

Le 18e siècle est également marqué par la variété des motifs peints ou imprimés sur textile. Les «Indiennes », toiles importées d’Orient, connaissent alors une vogue spectaculaire en Europe, et la population provençale l’adopte. Leur interdiction à partir de la fin du 17e siècle, pour protéger les productions locales, motivera la fabrication d’indiennes en Provence, largement diffusées, notamment grâce à la foire de Beaucaire, la plus renommée de la région.

LE COSTUME REGIONAL AU 19E SIECLE

Dans le prolongement de la première salle, voici les vitrines du costume régional du 19e siècle. Les vitrines des coiffes et rubans, placées dos à dos, marquent ce passage. Au 19e siècle, le costume du pays d’Arles continue d’évoluer en étant toujours influencé par la mode parisienne. La qualité, les couleurs et techniques élaborées montrent les progrès constants de l'industrie textile, marquée par la révolution industrielle. Le chemin de fer, l'apparition des premiers grands magasins, la diffusion de la presse de mode et l'amélioration des moyens de communication permettent aux Provençales - même les plus modestes - d'acquérir de nouveaux accessoires de mode et des textiles de provenances diverses.

Le ruban devient un élément emblématique du costume arlésien. Il évolue dans sa façon d'être porté jusqu’à aboutir à sa forme actuelle, fixée à la fin du 19e siècle, qui laisse apparaître la chevelure coiffée selon des codes précis. Les couleurs, les matières, les textures et les motifs des rubans se transforment également au fil du temps, reflétant les tendances et la variété des provenances.

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Une vitrine de la Salle des costumes 18e. Avec notamment les fameux droulets
Caraco et corsage. Vitrine ancienne, dans la salle du costume 19e. ©Sébastien Normand, Cd13 – Coll. Museon Arlaten-musée de Provence
Caraco et corsage. Vitrine ancienne, dans la salle du costume 19e. ©Sébastien Normand, Cd13 – Coll. Museon Arlaten-musée de Provence
Vitrines dans la salle du costume 19e.
Vitrines dans la salle du costume 19e. ©Sébastien Normand, Cd13 – Coll. Museon Arlaten-musée de Provence
Vitrines dans la salle du costume 19e. ©Sébastien Normand, Cd13 – Coll. Museon Arlaten-musée de Provence
Vitrine des rubans.
Vitrine des rubans. ©Sébastien Normand, Cd13 – Coll. Museon Arlaten-musée de Provence
Vitrine des rubans. ©Sébastien Normand, Cd13 – Coll. Museon Arlaten-musée de Provence

 

LE COSTUME AU 20e  SIECLE

La salle suivante est consacrée au costume du 20e siècle. Au début de ce siècle, à Arles comme presque partout en Europe, les femmes délaissent le costume régional. Frédéric Mistral, qui y voit un emblème identitaire et craint sa disparition, ne cesse d’encourager son port, notamment par l’organisation de cérémonies, comme la Festo Vierginenco. Le costume trouve alors sa forme contemporaine et répond à une codification plus encadrée. Le ruban de tête pour les grandes fêtes ou la coiffe en cravate plissée couronnent une coiffure complexe. Un fichu et un ensemble de dentelles appelé « chapelle », ornementent un corsage appelé « èso », noir ou assorti à une large jupe agrémentée d’un tablier pour les jeunes filles et les fêtes rurales.

Avec l’ambition de faire du musée un lieu d’enseignement, Fernand Benoit commande en 1941 à l’illustrateur Léo Lelée six grandes compositions aquarellées à vocation pédagogique : Comment s’habillent les Arlésiennes. Elles détaillent chaque pièce du costume d'Arles et la façon précise de la porter sans commettre d’erreur. 

 

LA SALLE DU MOBILIER ET DE LA VIE DOMESTIQUE

La dernière salle du Temps 3 met à l’honneur les objets de la vie quotidienne d’un mas ainsi que le travail des artisans de la région, en particulier les ébénistes qui excellaient dans l’élaboration d’un style régional pour l’ameublement. Le travail des faïenciers de Moustiers-Sainte-Marie et de Marseille est également présenté.

La séquence se termine avec un espace d’interprétation où vous pourrez notamment admirer la robe de mariée d’Angèle Vernet, première reine d’Arles et une robe de cocktail de 1986, reprenant la technique du boutis et signée Christian Lacroix.

Avec la robe de mariée d'Angèle Vernet, première reine d'Arles
La salle d'interprétation du Temps 3. Avec la robe de mariée d'Angèle Vernet, première reine d'Arles. Cd13 - Coll. Museon Arlaten© Sébastien Normand
La salle d'interprétation du Temps 3. Avec la robe de mariée d'Angèle Vernet, première reine d'Arles. Cd13 - Coll. Museon Arlaten© Sébastien Normand