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La Salle Mistral et la Galerie Castellane 120

UN MUSÉE DE POÈTE

Chapeau
Pour Frédéric Mistral, la sauvegarde d’une culture et d’une identité qu’il sent menacées par les bouleversements sociaux de son temps prend aussi la forme d’une œuvre muséographique. En 1896, débute auprès de la population la collecte en vue de l'ouverture du Museon Arlaten.
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Un musée pour prolonger son œuvre

Pour Frédéric Mistral, la sauvegarde d’une culture et d’une identité qu’il sent menacées par les bouleversements sociaux de son temps prend aussi la forme d’une œuvre muséographique : le Museon Arlaten est conçu comme « un poème pour ceux qui ne savent pas lire », capable de partager et transmettre l’image de la « vie vivante » de ce terroir qui l’a vu grandir. Le musée concentre ce qu’il identifie comme les traces matérielles vivantes, ou parfois déjà disparues, de modes de vie, de coutumes, de croyances et de représentations. Les collections sont constituées en documentant leurs usages et leurs noms vernaculaires ; elles sont mises en scène avec les innovations de son temps.

Dans la Salle Mistral
Dans la Salle Mistral. Cd13 - Coll. Museon Arlaten © Sébastien Normand
Dans la Salle Mistral. Cd13 - Coll. Museon Arlaten © Sébastien Normand

Une oeuvre et ses outils

L’œuvre de Mistral évoque avant l’heure le souci de préserver une culture sous ses diverses formes, matérielles et immatérielles. La langue – en vers, en prose, en dictionnaire –, le musée – en objets et en images – et les pratiques culturelles, préservées et promues, forment les outils de l’œuvre mistralienne, système culturel en soi.

La « renaissance du Midi » à laquelle Mistral participe activement se traduit également par la création de nouvelles traditions. Par exemple, la Fèsto Vierginenco est instituée en 1903 par Honoré Dauphin, pour encourager les jeunes filles à réinvestir le costume d’Arles, qui n’est plus guère porté au début du 20e siècle. 

Frédéric Mistral accepte volontiers de parrainer cette « prise du ruban », qu’il considère comme un moyen de favoriser la sauvegarde du costume arlésien, dès lors érigé en élément fondateur de la culture provençale.

Affiche 50 ans de Mireille
Affiche réalisée pour les 50 ans de Mireille, aux arènes d'Arles.
Affiche réalisée pour les 50 ans de Mireille, aux arènes d'Arles.

Un héritage et ses symboles

Les funérailles du « Maître » furent également marquantes et symboliques. Victime d’un refroidissement, Frédéric Mistral rend son dernier souffle le 25 mars 1914. Il est inhumé deux jours plus tard à Maillane, devant une foule nombreuse. Il s’était occupé lui-même de l’édification de son monument funéraire, confiant au maçon Louis Roumanille et au sculpteur Brouchier la réalisation d’une copie du pavillon de la reine Jeanne des Baux-de-Provence. Par testament, il lègue sa maison à la Ville de Maillane, afin qu’elle en fasse un musée, et ses droits d’auteur au Comité du Museon Arlaten et au Félibrige. Si l’idée d’élever un monument en hommage à Frédéric Mistral remonte aux années 1880, il faut attendre le début du 20e siècle pour que Jules Charles-Roux, ancien député et grand admirateur du poète, propose à la commune d’Arles d’ériger une statue monumentale à l’effigie de Mistral. Il met en place un comité chargé de recueillir les souscriptions et d’organiser l’érection de la statue sur la place du Forum, le 30 mai 1909.

C’est à l’occasion du dernier jour de la fête du Félibrige de 1909 que la statue est dévoilée. Les 28, 29 et 30 mai 1909 furent l’occasion d’inaugurer le Museon Arlaten dans son nouvel emplacement et de fêter le cinquantenaire de Mirèio (Mireille) ainsi que le jubilé du poète. Ces célébrations marquent l’apogée de la glorification de Frédéric Mistral de son vivant. Mais c’est surtout après sa mort que le culte du poète est exacerbé : l’auteur lui-même et ses personnages deviennent des archétypes déclinés dans tous les domaines et sur tous les supports, pour représenter ou promouvoir la Provence à des fins culturelles, identitaires voire publicitaires.

Le diorama de la Visite à l'accouchée.
Le diorama de la Visite à l'accouchée, pièce maîtresse du musée conçu par Mistral selon ses souvenirs d'enfance.. Cd13 - Coll. Museon Arlaten © Sébastien Normand
Le diorama de la Visite à l'accouchée, pièce maîtresse du musée conçu par Mistral selon ses souvenirs d'enfance.. Cd13 - Coll. Museon Arlaten © Sébastien Normand

 

LES CONTENUS MULTIMEDIA DU MUSEON ARLATEN

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La vie Frédéric Mistral en quelques dates

 

1830 : Naissance à Maillane

1845 : Rencontre de Joseph Roumanille à Avignon

1848 -1851 : Etudes de droit à Aix.

1854 : Création du Félibrige

1859 : Mireille (Mirèio)

1867 : Calendal  (Calendau)

1875 : Les Iles d’or (Lis isclo d’or)

1879 : Le Trésor du Félibrige (Lou tresor dou felibrige) : dictionnaire encyclopédique, provençal-français

1884 : Nerte (Nerto)

1890 : La Reine Jeanne (La reino jano)

1891 : Fondation du journal félibréen L’Aïoli

1897 : Le poème du Rhône (Lou poèmo dóu Rose)

1899 : Ouverture du premier Museon Arlaten (au n°41 de la rue de la République – Arles)

1903 : Création de la « Festo Vierginenco »

1904 : Prix Nobel de Littérature

1906 : Mes origines, mémoires et récits (Moun espelido, memòri e raconte)

1909 : pour le cinquantenaire de Mirèio, ouverture du Museon Arlaten sur le site actuel (n°29 de la rue de la République) et inauguration de la statue du poète Place du Forum à Arles.

1912 : Les Olivades (Lis oulivado)

1914 : Décès à Maillane