LES GUILLIERME-LARNAC (1895-1918)
Une histoire qui se développe entre Paris, la Suisse, les Cévennes, les Ardennes et la Camargue. Autrement dit, une exploration intime et miraculeuse de l’univers d’où a surgi la légendaire manadière Fanfonne Guillierme, née dans la capitale et devenue la « Grande dame de la Camargue »
Une malle aux trésors
Parmi les nombreux objets et documents donnés par Robert Faure, confident et biographe de Fanfonne, au Museon Arlaten figure un ensemble de quelque 1 900 photographies provenant de la famille Guillierme-Larnac, prises entre 1895 et 1920. Cette collection d’images, composée essentiellement de plaques de verre négatives (dont certaines vues stéréoscopiques), dresse un portrait sur le long cours d’une famille bourgeoise aux origines nîmoises et savoyardes qui, contrainte de quitter Paris en 1905, vient s’installer au mas de Praviel en Camargue, afin de vivre des ressources propres à ce territoire. Mêlant portraits et travaux agricoles, scènes domestiques et épisodes climatiques, activités d’élevage et excursions, lieux de villégiature (les Cévennes, la Suisse, la côte d’Opale…) et événements locaux (tournage de films, courses camarguaises), les clichés retracent la vie quotidienne des Guillerme-Larnac et de leurs proches de la fin du 19e siècle à la Grande Guerre… Au milieu de cette vaste galerie de personnages, et sans que rien permette de présager son avenir, évolue (successivement bébé, fillette, jeune fille, jeune femme…) celle qui était destinée à devenir, bien des années plus tard, la grande dame de la Camargue : Fanfonne Guillierme.
PLAQUES DE VERRE : UNE TECHNIQUE PHOTOGRAPHIQUE
La technique de la photographie sur plaque de verre consiste à déposer sur une surface de verre lisse une émulsion à base de sels d’argent qui, exposée à la lumière, réagit pour former une image négative. Un premier procédé, mis en place dès 1852, mélange ces sels d’argent à une gélatine appelée collodion. Or cette substance n’est sensible à la lumière qu’à condition de rester humide, ce qui obligeait à préparer, exposer et développer le négatif en un temps très court.
A partir de 1871, le collodion est remplacé par le gélatino-bromure d’argent, plus sensible à la lumière et pouvant être utilisé à sec. Cela a ouvert la porte à la production industrielle de plaques de verre « prêtes à l’emploi », mettant ainsi la pratique de la photographie à la portée d’un plus grand nombre d’amateurs, qui se recrutent au début parmi les gens aisées.
Documentation et textes : José Ruiz-Funes
Montage : José Ruiz-Funes et Florence Sizaret, avec Anne-Marie Para et Claire Laurenzio.