LE MUSÉE D'AUJOURD'HUI, HISTOIRES DE VIE ET POINTS DE VUE SUR LA PROVENCE CONTEMPORAINE
Partie prenante de ces évolutions, le Museon Arlaten propose une nouvelle approche du territoire et questionne l’identité. Des ethnologues mènent des enquêtes auprès de la population provençale. L’expression des mémoires, la mise en scène de l’identité, les nouveaux usages des traditions sont autant de portes d’entrée vers la découverte d’une société dont les différentes composantes se réinventent sans cesse, s’affirment et se font écho.
Dans ce dernier Temps de l’exposition permanente, ce ne sont plus seulement les objets qui témoignent mais également les images, les films et les entretiens enregistrés. Tous dialoguent et se complètent. Le patrimoine ethnologique contemporain présenté ici se constitue au fil des enquêtes-collectes menées par le musée depuis plusieurs années.
Nous vous invitons à explorer les contenus des trois vitrines qui donnent à voir différentes facettes de la société provençale d’aujourd’hui. Les sujets abordés seront renouvelés régulièrement, au gré des nouvelles enquêtes menées par le musée.
LA FRESQUE NUMERIQUE
Une fresque numérique, signée Cinemagraphic, vous accompagne dans la visite de ce temps, consacré au contemporain. Elle résonne avec la projection immersive de la première salle, le Prélude. Cette projection sonore décompose et recompose des images de la Provence d’aujourd’hui, faisant écho aux collections et au patrimoine immatériel de la salle, kaléidoscope des modes de vie, des pratiques, des activités et des paysages du territoire.
DEMANDEMEN ET KESEMEN : MARIAGES GITANS
La présence des groupes tsiganes est attestée en Provence depuis le 15e siècle. Ils entretiennent avec le territoire d’Arles des relations contrastées. Du pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer au camp de Saliers, qui servit à l’internement des « nomades » durant la Seconde Guerre mondiale, l’histoire tsigane s’imprime sur le territoire.
De 2010 à 2016, une enquête ethnographique a été consacrée aux Gitans catalans sédentarisés à Arles depuis plusieurs générations. Dépassant les stéréotypes, ce terrain a permis d’approcher au plus près le quotidien de plusieurs familles et de partager les moments intimes de la vie du groupe, notamment les rituels de mariage.
« ON ETAIT FIER… » : MEMOIRES DES ATELIERS FERROVIAIRES D’ARLES
Entrés en service en 1856, les ateliers ferroviaires ont occupé une place importante, tant dans la ville que dans la société arlésienne. Etendus sur 12 hectares à l’entrée d’Arles, les ateliers ont compté jusqu’à 1800 employés et des dizaines de métiers : tourneurs, ajusteurs, électriciens, chaudronniers s’y sont côtoyés. Fermés en 1985, ils font partie intégrante de l'identité de la cité.
Entre 2007 et 2011, le Museon Arlaten recueille les témoignages de ceux qui y ont travaillé, parallèlement à la reconversion du site en espace culturel. Les ateliers ferroviaires d’Arles constituent un lieu ressource pour l’histoire de la révolution industrielle et du savoir-faire technique.
« POPLE D’ARLE, VEICI TA REINO !»
Depuis 1930, sont désignées – d’abord pour quatre ans, et maintenant trois – la reine d’Arles et ses demoiselles d'honneur. Jeunes filles portant le costume arlésien, elles sont distinguées par leur capacité à mettre en valeur les traditions locales. Elles incarnent la sauvegarde de valeurs culturelles et morales héritées d’un passé mythifié.
Entre 2008 et 2014, trois ethnologues se sont intéressées à ce milieu de passionnés, des coulisses de l’élection aux associations de « maintenance » du costume à Arles et dans les villages alentours. Ce travail dresse le portrait d’individus en quête de leur propre culture, qui reconstruisent et font vivre une tradition au présent. Dans une société mondialisée, l’Arlésienne contemporaine représente à la fois un idéal de féminité et une résistance à l’effacement des particularismes.
UN TERRITOIRE, DES IDENTITES : COMMENT COLLECTER AUJOURD’HUI ?
Collecter le patrimoine contemporain de la Provence invite à explorer les identités choisies, revendiquées ou simplement vécues par celles et ceux qui habitent le territoire.
Que signifie « être d’ici » dans une société mondialisée ? Comment s’expriment et se croisent les appartenances culturelles, sociales, géographiques, professionnelles ?
Dans cette vitrine, des histoires de vie se racontent en mots, en objets et en images, dévoilant diverses façons de se sentir provençal. L’identité est plurielle, mouvante et se révèle à travers toutes les facettes de ce kaléidoscope.